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Le chauffage ? Quel chauffage ?

Dans la plupart des logements, le chauffage a été rallumé, notamment depuis le coup de froid de mi-septembre. Immanquablement à cette période reviennent les questions sur le chauffage, le meilleur moyen de ne pas dépenser d’argent pour celui-ci tout en assurant un bon confort. Nous avons eu quelques jours bien frais dans certains logements notamment dans les immeubles qui ont tardé à relancer la chaufferie.

Les maisons passives répondent de la bonne manière à la question du confort à moindre coût : en ne chauffant pas en septembre et octobre, le coût est nul pendant ces mois de mi-saison et le confort d’un très bon niveau, sans sensation de froid à l’intérieur car il n’y fait tout simplement pas froid. Comment font-ils, ces bâtiments ?
Isolation, étanchéité, récupération de chaleur. Quand c’est bien fait, ça fonctionne bien. Année après année, les preuves en ce sens s’accumulent. Alors pourquoi tant de personnes résistent encore à l’évidence ?

Exemple de preuve sur l’efficacité d’une maison passive, même issue d’une rénovation, voici les températures du mois d’octobre sans aucun chauffage actif. La courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures octobre 2017

On peut constater sans interprétation que le confort est assuré avec une température agréable, presque constante, malgré l’absence de tout chauffage. Pourtant il y a eu des jours franchement frais, compensés par un soleil plus généreux par moment. L’inertie de la maison est appréciable car elle permet d’atténuer les variations de la température intérieure sur quelques jours.

Preuve que le chauffage ne fonctionne pas ? Une consommation électrique faible : 8 kWh par jour. Il faut dire que l’abondant soleil a chauffé presque toute l’eau, le CESI n’a consommé que 15 kWh pendant tout le mois d’octobre.

L’isolation et l’inertie ne suffiront plus au mois de novembre, quand un ensoleillement souvent faible diminuera trop les apports solaires. Il faudra ajouter un chauffage d’appoint. De novembre à mars, pas plus ! Efficace, disions-nous ?

Confort d'été, l'exemple de juin 2017

Ce mois de juin fut un vrai mois d’été, avec un petit épisode caniculaire. C’est d’ailleurs cet épisode qui nous intéresse, pour voir comment ça se passe dans la maison passive.

Place aux courbes : la courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures juin 2017(pour agrandir, cliquez sur l’image)

La canicule a été très courte : seules deux nuits n’ont pas permis le refroidissement. Mais elle a été précédée d’un temps chaud et ensoleillé assez important. Résultat : confortable.

La maison est restée parfaitement vivable, avec 25 °C dans la partie principale et une pointe à 27 °C en haut. Rien qui empêche de dormir et de s’activer normalement. A noter : la maison est utilisée toute la journée, avec plusieurs personnes présentes en permanence, surtout le mercredi 21. Les apports internes sont donc conséquents.
Et même pas de refroidissement possible le 21 au soir car la fête de la musique nous a contraint à laisser les fenêtres fermées.

Est-ce cette chaleur qui a modifié les comportements ? La maison vient encore de battre un record de faible consommation : 6 kWh par jour. Il faut dire que l’abondant soleil a chauffé toute l’eau, le CESI a consommé 0 kWh pendant tout le mois de juin !

Températures d'avril et record de consommation

Voilà plusieurs mois que nous n’avons pas publié de courbes de températures. Année après année, les mesures s’enchainent et se ressemblent. D’un côté, c’est lassant. De l’autre, cela montre que la maison tient ses promesses dans le temps. Elle est toujours bien passive, six ans après la certification. On se plaindrait à moins !

L’hiver a été rude, les consommations plutôt élevées (par rapport à l’hiver dernier) et le confort est resté de premier plan. Le printemps se pointe sérieusement, avec un très beau mois d’avril et ses grandes amplitudes de température quotidiennes, dues aux nuits fraiches et aux journées ensoleillées.

Les petits radiateurs d’appoint ont été remisés à la mi-mars, comme d’habitude. Tiens, au bout de six ans, après un hiver rude, répétons le : il n’y a pas de radiateur ou autre chauffage dans les chambres de notre maison. C’est inutile dans une maison suffisamment isolée. C’est dit !

Place aux courbes : la courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures avril 2017(pour agrandir, cliquez sur l’image)

Ce mois-ci, c’est la stabilité de la température intérieure qui est spectaculaire. Les températures extérieures ont beau jouer au yo-yo, les variations à l’intérieur se comptent en dixièmes de degré. On peut même distinguer deux jours complets sans aucune variation mesurée. Isolation, inertie et double-flux : ça fonctionne très bien.
Rappel  : pas de chauffage, pas de climatisation, juste la ventilation.

Grâce au soleil et à la passivité de la maison, la consommation a été très faible, deux fois plus faible que l’année dernière. Le soleil a été généreux : il a suffi à chauffer l’air et toute l’eau (7 kWh pour le mois par le CESI). Réjouissons-nous : la maison vient de battre un record de faible consommation : 7 kWh par jour.

Consommations mensuelles des dernières années

Voilà un graphique que certains connaissent déjà, ceux qui ont pu assister à des présentations de la maison lors de diverses conférences. Mais il me semble qu’il n’a pas été publié sur ce site.
C’est donc un façon originale de commencer cette année 2016 que nous vous souhaitons excellente !
Ce graphique récapitule les relevés mensuels de consommation des 4 dernières années. Pour une meilleure lisibilité, interprétation et comparaison, il est ramené à une consommation quotidienne, en kWh/jour.
Consommations 2012-2013-2014-2015 (cliquer sur le graphique pour l’agrandir)
Quelques explications pour éviter les erreurs d’interprétations et de comparaisons :

  • la première courbe “Total” est celle de la consommation totale d’une famille de 5 personnes dans une maison individuelle de 150 m2 en région parisienne, avec une occupation quasi permanente. Et “total” veut dire “total”. L’électricité est la seule énergie utilisée dans cette maison. Pas d’autre système de chauffage ou d’éclairage. Seuls les apports solaires et internes viennent compléter l’électricité. Ce total inclut tout, y compris l’énergie utilisée à l’extérieur et au sous-sol : tondeuse, outillage, etc. Pas encore de voiture électrique rechargeable, c’est pour plus tard.
  • la seconde courbe “Cible” donne la moyenne annuelle prévue par le calcul du PHPP lors de la conception et certification passive de la maison. Le PHPP donnait 100 kWh Ep/m2/an, ce qui donne 16 kWh/jour, correspondant à presque 6000 kWh/an. La consommation réelle de la maison est un peu inférieure à celle calculée, ce qui valide a posteriori ce calcul.
  • la troisième courbe est issue d’un compteur partiel qui mesure la consommation de la seule VMC. Intéressante à ses débuts, cette mesure est lassante : juste sous les 1 kWh par jour. Si la VMC est réglée très souvent en petite vitesse (75 m3/h), la consommation chute légèrement, mais la moyenne en 32 mois est de 0,92 kWh/jour (min : 0,66, max : 1,21).
  • la quatrième courbe “CESI” est celle du chauffage de l’eau sanitaire (Chauffe Eau Solaire Individuel). Cette courbe tombe à zéro lorsque le soleil assure l’intégralité du chauffage de l’eau et peut monter jusqu’à 7,5 kWh/jour lorsque le soleil est fâché ou l’installation est en panne. La moyenne sur 32 mois est de 2,95 kWh/jour (min : 0, max : 7,5).

Températures d'avril

Même si la fin est moyenne, nous avons eu un beau mois d’avril, avec un soleil généreux qui a bien fait son travail !

Place aux courbes : la courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures avril 2015(pour agrandir, cliquez sur l’image)

En avril, on ne se demande plus s’il faut arrêter ou laisser le chauffage (c’est une question du mois de mars), mais plutôt comment limiter l’éventuelle surchauffe. Avec le “coeur” de maison qui est monté à 23°C, il a fallu intervenir en milieu de mois pour ne pas laisser grimper les températures intérieures. L’ouverture longue des fenêtres et la descente des protections solaires aux heures les plus ensoleillées ont suffi à retrouver un confort optimal, aux environs de 22°C.
L’arrivée d’un temps plus maussade a ensuite remis les températures sur les rails “standards” : 21 °C stables.

Ce soleil d’avril a fait son travail, la consommation électrique a encore chuté : moins de 10 kWh par jour, on est presque à la valeur plancher (8 kWh/jour). Le soleil a chauffé presque toute l’eau, l’appoint électrique été très faible (moins de 1 kWh/jour).

Filtres de VMC

Le détracteurs de la VMC double flux argumentent souvent contre ce système à cause des filtres, que ce soit leur coût ou la maintenance nécessaire. Il est vrai que toutes les VMC double flux sont filtrées, pour deux raisons principales : la première est la nécessaire protection de l’échangeur de chaleur contre la poussière, afin qu’il garde toute son efficacité dans le temps, la seconde est qu’il est possible et bénéfique de filtrer l’air entrant avec une VMC double flux, alors que c’est bien plus complexe avec une VMC simple flux.

Avec une VMC double flux installée correctement, les filtres sont aisément accessibles et faciles à changer. Avec une VMC simple flux, il faudrait accéder à chaque ouverture d’amenée d’air et au caisson de ventilation, souvent bien caché. A défaut de filtrer chaque bouche d’arrivée d’air, il faut penser à nettoyer les passages d’air et notamment les poumons des habitants. Pas si simple…

Filtres

La consommation électrique et le remplacement des filtres d’une VMC sont le prix à payer pour une meilleure qualité d’air. L’économie d’énergie (récupération de chaleur) et le confort (pas d’air froid amené dans les pièces) sont des bénéfices supplémentaires non négligeables !

Alors les filtres, ça coute combien ? Lors de notre installation fin 2010, nous avions acheté un lot de filtres divers (premier filtre pour l’air extérieur, filtres de l’échangeur, filtres des bouches d’aspiration) pour un total de 328 €. Comme on nous avait prévenu que les filtres nous couteraient cher car il fallait les changer tous les trois mois, nous pensions que ce stock durerait une année ou deux. Nous venons de commander quelques filtres supplémentaires pour 81 €, tout le stock n’étant pas épuisé début 2015. La consommation de filtre a donc été nettement plus faible que prévue.

Pourquoi si peu ? D’abord parce que les filtres peuvent être nettoyés. Pour le filtre d’air extérieur et ceux de l’échangeur, un minimum de compétence dans l’usage d’un aspirateur suffit à repousser les changements de filtre à une fois par an, période après laquelle les matières dans le filtre sont dégradées et plus nettoyables (cela peut générer des odeurs désagréables). Pour les filtres des bouches d’aspiration, nous avons découvert qu’ils se lavent et ils sont réutilisables une dizaine de fois (ils finissent par rétrécir et ne plus couvrir toute la grille de la bouche).

Sur les quatre premières années, les filtres nous ont donc coûté environ 100 € l’année, sans négligence sur la maintenance de ces filtres. Et quand on voit ce qui reste dans ces filtres, tout ce qui ne rentre pas dans la maison, cela reste raisonnable. Et c’est effectivement le premier poste de dépense de la VMC, devant la consommation électrique qui nous coûte environ 50 € par an (moins d’un kWh par jour).

Températures de septembre

Avec un retard inhabituel … d’une journée, voici les températures du mois de septembre. Ce mois a été beau, quasi estival. Seule la fraicheur des nuits a pu nous rappeler l’automne. Après un mois d’août maussade, une telle météo est la bienvenue ! Et comme souvent, c’est dans ce genre de période de “mi-saison” que la maison passive montre ses atouts.

Place aux courbes : la courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures de septembre 2014(pour agrandir, cliquez sur l’image)

La température intérieure est restée élevée, plus proche des 24°C que des 21°C. Il faisait presque trop chaud malgré des nuits descendant à 8-10°C. Dans les maisons standards, il a parfois fait un peu frais, certains ont même remis un peu de chauffage. Le soleil abondant qui commence a descendre sur l’horizon envoie ses rayons profondément dans la maison à travers les vitrages. Il a fallu utiliser les protections solaires et ouvrir légèrement pour éviter la surchauffe. Sans aucun coût, bien sûr. Cette année plus douce a d’ailleurs été très propice à l’ouverture fréquente des fenêtres. Quand on voit que certains pensent encore qu’on n’ouvre pas les fenêtres d’une maison passive, cela fait sourire…

Conséquence de la performance de l’enveloppe de la maison, la consommation au mois de septembre a encore été faible (250 kWh pour le mois) si l’on tient compte des “incompressibles” électriques dus à l’occupation plutôt intensive.

Abonnement électrique en baisse

Disjoncteur 30ADans la série de l’optimisation de la consommation électrique, nous voici à l’étape de la baisse de l’abonnement électrique. La maison ne bénéficie plus que d’une alimentation de 6 KVA (30 ampères, en fait) au lieu de l’ancienne de 15 KVA. C’est simplement un abonnement d’un appartement chauffé au gaz appliqué à une maison toute électrique. La conséquence sur le montant de l’abonnement est conséquent : de 24 à 9 euros mensuel TTC (tarif Enercoop).
Pour arriver à faire tourner toutes les machines, il faudra maitriser la mise en route de la résistance électrique du chauffe-eau, qui consomme la moitié de la puissance disponible ! Heureusement que les panneaux solaires doivent assurer 75 % de la chauffe.
Il faudra probablement augmenter de nouveau l’abonnement quand arrivera la voiture électrique qu’il faudra bien recharger en électricité “verte”.

Enercoop, électricité d'origine renouvelable

Graphique NagawattLa maison passive est une application plutôt réussie de la démarche Negawatt dans le bâtiment. Au risque de rabâcher, cette démarche se déroule en trois phases à appliquer dans l’ordre : la sobriété, l’efficacité et le renouvelable.

Dans le logement passif, la sobriété passe par l’isolation et l’étanchéité qui diminuent les besoins de chauffage et de climatisation jusqu’à les rendre négligeables. L’efficacité passe par une ventilation à récupération de chaleur, des appareils électroménagers à faible consommation et des accessoires électriques plus sobres, dont l’éclairage économique.

L’énergie renouvelable est générée par les panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et d’éventuelles autres sources (panneaux photovoltaïques, éoliennes). Pour boucler la démarche Negawatt (la maison passive ne l’exige pas), il faut préférer l’usage d’électricité d’origine renouvelable pour les consommations restantes. Pas question de se passer d’ordinateur, de lumière, de cuisson ou conservation par le froid, mais la faible consommation permet de payer au juste prix une électricité qui ne détruit pas trop notre environnement.

Enercoop macaronAprès l’installation des tubes solaires, nous avons choisi Enercoop pour fournir notre électricité. Cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif (dont nous devenons au passage sociétaire) injectera ainsi sur le réseau autant d’électricité d’origine renouvelable que nous en consommerons.

En image : Enercoop traçabilité

Concrètement :

  • nous passerons d’un abonnement Heures pleines/ Heures creuses de 15 KVA à à un abonnement basique de 9 KVA,
  • nous payerons le KWh 15 centimes d’euros,

Pourquoi payer son électricité “verte” plus chère ?

  • nous n’aurons pas besoin de panneaux photovoltaïques sur la maison puisque les producteurs sociétaires d’Enercoop font ça bien mieux que nous,
  • les consommateurs peuvent exprimer leurs choix avec leur porte-monnaie. Dans une économie libérale, c’est la méthode la plus efficace,
  • le tarif Enercoop n’évolue pas à la hausse et n’évoluera pas démesurément comme c’est probable pour le tarif EdF. Les productions renouvelables donnent un tarif “plafond” à l’électricité puisqu’elles sont peu sensibles aux aléas extérieurs comme le combustible, le démantèlement, etc.
  • comme nous avons déroulé la démarche Negawatt dans l’ordre, le surcoût sera faible dans la réalité, puisque nous consommons peu. Passer au renouvelable avant d’avoir obtenu la sobriété et l’efficacité semble incohérent et se paye trop cher. C’est valable individuellement comme collectivement.

Actuellement, une majorité de l’approvisionnement d’Enercoop vient des barrages hydroélectriques d’EdF, puisque c’est la source d’énergie renouvelable la plus importante en France, en attendant que les autres sources (biogaz, éolien, photovoltaïque) prennent de l’ampleur.