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Remise en route du chauffe-eau solaire

Pour cause de vase d’expansion défectueux, puis de fuite entre les collecteurs, notre chauffe-eau solaire est devenu il y a quelque mois un simple chauffe-eau électrique. Quand on sait que dans une maison passive, le chauffage de l’eau sanitaire est souvent (et c’est notre cas) la plus grosse dépense énergétique, cela pose un vrai problème.

Pourquoi quelques mois ? Parce que Atouts Service, l’installateur initial, n’a pas su réparer dans des délais raisonnables. Il semble que l’organisation interne de cette structure ne permette pas aux techniciens de supporter efficacement notre installation. Déconseillé.

Changement de boutique, c’est la SARL Rasmussen qui a repris en main l’installation : diagnostic, réparation puis améliorations.

La fuite entre les collecteurs a été identifiée, le circuit inspecté. Le glycol a été changé en grande partie, et le chauffe-eau solaire est reparti. Mais il y avait des améliorations à apporter :

  • l’alignement à gauche des panneaux sur la grande lucarne, qui aurait du être fait dès la pose il y a deux ans, conformément au dessin d’architecte,
  • l’isolation du tuyau façon maison passive. L’isolation posée d’origine il y a deux ans était abimée, insuffisante et inesthétique. La nouvelle, deux fois plus épaisse et terminée correctement, permettra de gagner en rendement en période froide.

Tubes solaires

Tubes solaires par grand froid

Ce matin, la température est encore très basse. Et pourtant le soleil parvient à réchauffer l’eau : la température dans le collecteur (en haut des tubes) monte facilement à 40°C alors qu’il fait -8 °C dehors. Et lorsqu’on regarde les tubes, c’est loin d’être évident : ils ont encore givrés avec quelques traces de neige :

Tubes solaires givrés

Et pourtant, les panneaux solaires chauffent ! L’explication, c’est que ce sont des tubes sous vide donc l’âme chauffante qui collecte la chaleur est très fortement isolée de l’air extérieur. La température interne du tube n’arrive même pas à faire fondre la couche glacée. Et cette dernière ne semble pas empêcher les apports solaires… Dans la même situation, des panneaux plans ne produiraient rien : trop froids, ils peinent à atteindre une température suffisante pour réchauffer l’eau.

Le collecteur est chaud et moins isolé : il a fait fait fondre tout trace du froid. Un belle démonstration de la performance de l’isolation par le vide !

Dans l’après-midi, le soleil a insisté pour dégivrer les tubes. La température est montée à plus de 60 °C dans le collecteur. Résultat : les 400 litres du ballon sont maintenant à 50 °C, ce qui donne quelques jours d’autonomie sans complément électrique.

Coté nord, sur la partie qui ne voit pas le soleil, la neige reste bien accrochée au toit, alors que le zinc lisse la laisse facilement glisser : Neige toit nord

Il fait meilleur dedans !

La forte montée de la température extérieure permet d’expérimenter le confort d’été de la maison. Si le thermomètre affiche plus de 30 °C dehors, il reste à un raisonnable 25 °C dedans en fin de journée. Pas trop envie de laisser la porte et les fenêtres ouvertes par une chaleur pareille : rester au frais est agréable.

BSO nord baissésProtection solaire, isolation et inertie du béton freinent efficacement la montée de la température intérieure, malgré des apports internes non négligeables (activité des enfants, cuisine, informatique). L’apprentissage de la stratégie de refroidissement se fait doucement : surventilation le matin au réveil par ouverture des fenêtres, abaissement des toutes les protections solaires pendant la journée, il n’y a pas d’autres contraintes. Résultat : le sommeil ne sera pas gêné par la chaleur et la fatigue est moins présente.



Lave-linges à alimentation en eau chaude

La passivation de la maison est presque terminée, c’est la partie “sobriété” de la démarche Negawatt qui est ainsi traitée. Après la sobriété, vient l’efficacité. La chasse aux KWh consommés par les appareils électriques à commencé.
Si le lave-vaisselle est déjà économique et alimenté par l’eau chauffée par le soleil, le lave-linge est encore un modèle normal. Or une bonne partie de l’énergie consommée par les lave-linges sert à chauffer l’eau. Il existe pourtant des lave-linges qui peuvent être alimenté en eau déjà chauffée (par exemple par un chauffe-eau solaire). Ils sont assez rares, mais bien moins qu’il y a quelques années.

Raccord eau lave-linge

Quelques références :

  • le BOSCH WAQ28310FF, 700 € au tarif, environ 500 € en vrai,
  • son jumeau, le NEFF W7320F3EU, 900 euros au tarif, prix à négocier
  • le précurseur Miele W5840WPS, environ 1200 euros,
  • le professionnel Miele PW5065 (versions AV et LP) à environ 3500 euros,
  • le gros Whirlpool AWOE 9759GG, environ 800 euros.

Le nombre de modèles est donc très faible, comparé aux dizaines de références pour les lave-linges standards. Et de nombreuses marques n’en ont pas un seul au catalogue. Attention : contrairement au lave-vaisselle qui n’a besoin que d’une entrée d’eau chaude, il faut une double entrée dans le lave-linge car il doit pouvoir rincer et laver “froid”.

Vitrage : du triple de tous cotés

Triple vitrage Glas TröschEn France, il existe encore un débat sur le bon vitrage à poser dans les maisons économes. Entre le climat continental, voire méditerranéen et l’influence des grands verriers français, le double vitrage fait de la résistance.

Il est maintenant acquis qu’il faut du triple vitrage au nord dans les maisons à très basse consommation. Les pertes énergétiques sont importantes, les apports solaires faibles : il faut la meilleure isolation possible coté nord. Même s’il existe encore une hésitation à cause du prix, ceux qui cherchent la performance savent que seul le triple vitrage assure, avec une isolation deux fois supérieure à celle d’un double vitrage (pour les techniciens, le Ug passe de 1 W/m²K à 0,5 W/m²K pour les meilleurs vitrages et de 1,6 W/m²K à 0,8 W/m²K pour les moins bons).

Dans notre projet, le vitrage au nord et à l’ouest est du SilverStar EN Plus 4-16-4-16-4, dont le Ug descend à 0,6 W/m²K. Il est fabriqué par Glas Trösch, un des leaders européens du vitrage, en pointe sur le vitrage performant.

Coté sud, la suprématie du triple vitrage n’est pas encore totalement acceptée. Les derniers arguments portent sur une moindre transmission lumineuse du triple vitrage par rapport au double vitrage, ce qui ferait perdre en apport solaire le gain escompté en isolation. Avec un tel raisonnement, toutes les maisons passives qui sont très dépendantes des ces apports solaires, devraient être équipés de doubles vitrages au sud. Devinez quoi ? Ce n’est jamais le cas : le triple vitrage s’impose à chaque fois, au nord comme au sud de la France.

TRIIIe SolarCar ce défaut du triple vitrage est connu et a été traité par les spécialistes (mais pas par nos influents verriers nationaux, on revient au départ) : il existe des triples vitrages qui transmettent aussi bien que du double vitrage, au prix d’une légère diminution de l’isolation (qui reste bien supérieure à celle du double vitrage).

Et c’est encore Glas Trösch qui s’y colle pour nos vitrages au sud, avec son produit SilverStar TRIII E 4-16-4-16-4, dont le facteur solaire (g) atteint 60% avec un Ug de 0,7 W/m²K.

Le triple vitrage affirme donc sa suprématie, avec des variantes qui répondent à toutes les situations. Cependant, il ne faut surtout pas oublier les menuiseries, sans lesquelles un vitrage performant ne donnerait pas le résultat demandé.