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Pourquoi avoir remplacé tout le toit ?

C’est la question du jour. Le démontage complet du toit existant a troublé quelques visiteurs. Certains pensent que c’est pour surélever le toit. Le toit étant presque à la hauteur maximale permise (9 m), ce n’est pas possible.

La vraie raison est qu’il fallait se débarrasser de l’isolant existant, trop faible, pour en remettre 4 fois plus. L’isolation du toit est en effet celle qui doit être la plus épaisse dans une maison bien isolée et donc la plus lourde. La structure du toit existant ne pouvait supporter les 40 cm d’isolant prévus.

De plus, la construction d’une lucarne très large coté jardin pour multiplier les apport solaires et des deux petites coté rue demandait de très grosses modifications.

Si on ajoute à ça la difficulté d’obtenir une bonne étanchéité à l’air d’une charpente existante, le remplacement intégral s’imposait.

La nouvelle charpente est épaisse et elle contraste singulièrement avec l’existant : Charpente épaisse

L’imposante section de la faîtière n’est pas la conséquence d’une charge exceptionnelle à supporter, mais simplement de l’épaisseur de l’isolant qui viendra remplir la structure. Si ces dimensions peuvent étonner, elles deviendront la règle dans les prochaines années. Et les spécialistes des maisons passives comme SACET ne semblent plus éprouver de difficultés à réaliser des charpentes de ce gabarit sur des maisons individuelles.

Arrivée de la charpente

Certains moments sont importants dans un chantier. Ce mardi en était un, puisqu’il a vu l’arrivée du bois de la charpente et d’une partie de l’isolant.

Livraison charpente

Au menu du jour : bois massif, poutres en I, laine de bois, panneaux OSB, ouate de cellulose, voliges.

Les poutres en I, c’est ce qui est sous l’échelle : Poutres en I

Dans les charpentes de très forte épaisseur (pour loger l’isolant), elles remplacent les chevrons. Au lieu des 8 cm de laine de verre entre les chevrons de l’ancienne maison, nous aurons donc 36 cm de ouate de cellulose entre les poutres en I. Les plaques de laine de bois viendront recouvrir ces poutres en I pour éliminer les ponts thermiques.

Rénovation passive : premiers marchés signés

Juste avant le grand trou du mois d’août, le projet a pris une impulsion majeure : les premiers et principaux marchés ont été signés et le planning des travaux défini.

Le 1er septembre, c’est ACO Maçonnerie qui commence la démolition des aménagements extérieurs (balcon coté rue et terrasse coté sud). Le balai des marteaux piqueurs, des brouettes et des bennes à gravats va durer quelques semaines jusqu’au montage de l’échafaudage. Le toit existant sera alors déposé.

Logo SACETLe mois d’octobre verra la nouvelle charpente construite par SACET. Une charpente “lourde” d’une épaisseur inhabituelle, puisque supérieure à 50 cm, dont 40 cm d’isolant écologique.

Logo OptiwinSuivra la pose des menuiseries passives Optiwin fabriquées par les Menuiseries André pour finir le “clos-couvert”.

Après la pose des menuiseries extérieures, une étape délicate : le premier test d’étanchéité à l’air. Ce pourrait être bon ou mauvais et la suite du chantier en dépendra. Si tout va bien, l’isolation extérieure, la couverture et l’enduit extérieur termineront l’année. Le déménagement est prévu à Noël 2010, dans une maison encore en chantier, mais nous devons libérer notre maison actuelle…

Choisir une maison à rénover en très basse consommation

Pour obtenir une maison très performante énergetiquement, le plus simple est de la construire. Et plus la performance exigée est importante, plus cela se vérifie. Une maison atteignant la performance passive est plus abordable, tant techniquement que financièrement, en construction neuve qu’en rénovation (si on compte le prix d’achat du bâtiment existant).

Mais cela oblige à trouver des terrains libres. Dans les zones déjà saturées, cela signifie un éloignement des centres urbains, ce qui peut annuler toute la démarche par le besoin en transport qui en découlera. Habiter une maison passive loin des écoles et des commerces, obligeant ainsi à multiplier les parcours routiers, cela a-t-il un sens pour une famille ?

La rénovation sera donc de plus en plus la solution, reste à choisir la bonne base pour cette rénovation.
Actuellement, la pression économique et la conscience écologique sont encore faibles dans notre société. Les bâtiments les mieux disposés pour une rénovation passive (ou BBC) ne font pas encore l’objet d’un surcoût particulier. D’autres considérations semblent l’emporter. Il faut donc en profiter, car cela ne durera probablement pas.

Quelques points à regarder pour bien choisir une maison à rénover :

  • la situation géographique. L’habitation sera proche des principales “commodités” urbaines. On ne répétera jamais assez l’importance de pouvoir emmener les enfants à l’école à pied, de pouvoir acheter les produits essentiels (alimentaires, notamment) sans utiliser un véhicule. Ce genre de considération est déjà pris en compte par le marché immobilier. C’est une caractéristique du terrain, pas du bâtiment.
  • l’orientation. Une orientation favorable permettra un plus grande liberté dans la rénovation et un coût bien moindre. Concrètement, une façade dégagée doit être orientée au sud. Pas forcément plein sud, cela réduirait trop le choix. Mais entre le sud-est et le sud-ouest, c’est sûr. Un outil de base pour ce travail, c’est Google Earth et autre cartes. Calculer l’orientation exacte est un jeu d’enfant et cela permet de balayer rapidement toute une zone, rue par rue. C’est ainsi que des villes - et des rues - sont particulièrement favorisées, d’autres à éliminer. Ici, c’est une caractéristique qui mêle le terrain à l’implantation du bâtiment.
  • la compacité. Une bonne réhabilitation thermique est bien plus simple (donc faisable à des coûts supportables) sur une maison compacte. Une maison presque carrée est une bonne base. Une maison de plain-pied qui s’étale au sol sera moins favorisée qu’une maison avec étage : la surface à isoler est plus grande pour un même volume habitable. Les extensions, les décrochés, les volumes alambiqués sont autant de difficultés.
  • les limites séparatives. Si un pignon de la maison donne directement sur le terrain du voisin, l’isolation par l’extérieur ne sera pas possible, sauf démarche particulière (rachat d’une partie du terrain, etc). La rénovation thermique va devenir très compliquée. Eliminez ce cas de figure sans regret ! S’il reste un peu de place, étudiez le PLU de la zone pour voir ce que vous pouvez faire. Attention aussi à la hauteur maximale : l’isolation du toit va en rajouter des dizaines de centimètres.
  • les épis thermiques à démolir. Les “épis thermiques”, ce sont les structures extérieures qui sont en liaison avec la structure intérieure de l’habitation et qui ont la fâcheuse habitude de servir de radiateur. Les terrasses, balcons, extensions et autres murets qui transmettent la chaleur intérieure à l’extérieur (l’hiver) et inversement (l’été) - ruinant toute idée d’isolation performante - seront à supprimer. Si leur destruction ne met pas en péril le batiment, pas de pitié pour ces anomalies : il sera possible des les reconstituer plus tard, découplées de l’habitation par une épaisse couche d’isolant.
  • le sous-sol. Point crucial dans une rénovation thermique. Avant de débuter le projet, il faut avoir une idée précise d’une solution pour isoler le sous-sol. Si vous n’avez pas d’idée, demandez de l’aide d’un thermicien.
  • le toit. Il faudra rajouter de l’isolant, supprimer les fenêtres de toit en les remplaçant par des chiens assis. Soit la charpente actuelle supporte ces modifications, soit il faudra tout refaire. Ce n’est pas le même budget. L’orientation du toit et sa pente ont aussi de l’importance pour les capteurs solaires, qu’ils soient thermiques pour l’eau chaude ou photovoltaïques pour l’électricité. Le mieux : 45° plein sud. Mais le soleil est généreux et autorise des écarts importants.
  • le chauffage. Selon le mode de chauffage installé, il faudra en tirer partie. Un chauffage central ne se rénove pas pareil que de simples convecteurs électriques. Sachant que garder une chaudière sera inutile. Dans les faits, il faut étudier la suppression ou la réduction de beaucoup de radiateurs, et leur éventuelle alimentation par un source d’énergie renouvelable. Rappel : dans une maison passive, un système de chauffage traditionnel est inutile.

Prenez du temps, et soyez exigeant pour le choix de a maison à rénover. Les fondamentaux sont plus importants que les aspects décoratifs, temporaires. Ce sont des choix à long terme. Ces aspects seront de mieux en mieux pris en compte par le marché immobilier, jusqu’à la séparation entre bâtiments de valeur et bâtiments à détruire !