C’était la dernière grande étape pour obtenir une maison techniquement passive : le plafond et le haut des murs du sous-sol a reçu sa couche d’isolant. Pour diminuer l’épaisseur et garder une hauteur utilisable, nous avons choisi le polyuréthane.
Et pour renforcer l’étanchéité qui pouvait encore être améliorée, c’est de la mousse projetée, celle qui envahit tous les recoins, qui a été mise en oeuvre par eFrance Isolation qui utilise le procédé SynerSol.
Soyons francs : le produit n’est pas écologique. Le seul vert, c’est sa couleur après vieillissement. Mais il a quand même de sérieux atouts : performant, sa conductivité thermique de 0,025 W/mK le rend meilleur isolant que la plupart des autres produits. Et comme tout isolant bien appliqué permet d’économiser de l’énergie, c’est quand même plus écologique que de ne pas isoler. La mousse projetée a aussi pour avantage d’annuler les coûts de transport sur le chantier, puisque les composants liquides sont stockés dans des cuves dans le camion qui amène les applicateurs. Le volume n’apparaît qu’après application sur les parois !
En contrepartie, l’application est “sale” : les vapeurs dégagées exigent le travail avec masque à gaz et combinaison intégrale. Les projections collent sur tout, il faut très bien protéger ce qui ne doit pas être isolé. Dans notre cas, la protection était insuffisante et nous n’avons toujours pas fini le nettoyage…
Une des principales fuites dans la maison se trouvait en haut de ce mur, où était l’ancien tableau électrique. Pas sûr que l’air arrive encore à passer : Si la mousse de polyuréthane n’est pas considérée comme un pare-vapeur, l’air et l’humidité ont tout de même du mal à se frayer un chemin !
Le procédé Synersol est destiné à isoler les … sols. Si le produit s’applique plutôt bien sur les murs et donne un état de surface correct (mais pas lisse), il n’est pas adapté à la projection au plafond. Non seulement, il coule vers le sol (sans tomber), mais en plus il ne peut pas être projeté perpendiculairement au plafond. Ce qui donne un aspect final peu engageant. Il faudra trouver un moyen d’abraser le surplus de mousse (il y a 25 cm par endroit pour 20 cm prévu) pour retrouver un plafond correct. L’autre défi est de trouver une finition qui n’exige pas de traverser l’isolant (pour éviter tout pont thermique).
L’efficacité de l’isolant se fait nettement sentir, mais d’une façon inattendue. Si l’intérieur de la maison (la zone habitable) n’a pas subi de modification (c’est l’été), le sous-sol est devenu plus frais. En effet, maintenant que le plafond et le haut des murs du sous-sol est fortement isolé, la principale zone d’échange thermique est le sol. or celui-ci est en contact direct avec la terre à plus d’un mètre sous le niveau du terrain, donc qui reste fraîche comme dans une cave souterraine.